Comment avons-nous  pu créer une telle société de la performance et de la compétitivité alors que tout ce qui est constitutif de l’homme est vulnérable? J’entends par là la vie, l’amour, la nature, la santé, la stabilité mentale, le parcours professionnel...

 

je souhaite avec ce projet rendre hommage à cette vulnérabilité et envisager cet état comme nécessaire à toute transformation, création, évolution intime ou sociétale. Envisager cette vulnérabilité du point de vue de l’intime comme lieu de gestation, et du point de vue du politique comme moteur de questionnement sur comment vivre ensemble.

 

Il sera aussi ici question de créer le lien entre vulnérabilité et sensibilité et de préter attention au corps, afin de réveler ses failles comme des forces potentielles, mais aussi à l’espace et au contexte dans lequel évolue ce corps.

 

Prendre le risque d’être sur le fil,  retenir son souffle, trembler. Avancer tout en prenant conscience de la possibilité de l’accident et de la chute.

Car nul n’est jamais à l’abri d’une défaillance, voire d’un effondrement ou d’une crise. Personne ne peut jurer échapper pour toujours à la folie ou à la dépression.

Prendre le temps de penser aux occasions que l’on a perdues, aux rendez-vous ratés, aux fois où nous n’avions pas la force, aux projets avortés...

 

Car, le vulnérable induit le faillible et donc le perfectible.