Cette performance marque le début de ma réflexion sur l’image. Mon désir était de déplacer le moteur de la mise en mouvement, ou d’extraire du corps dansant, vivant, la sensation.

Envisager le corps lui-même corps une surface sensible qui imprimerait ce qu’il expérience. Cela a sans doute à voir avec la proprioception, ou comment le corps se renseigne sur son propre état, comment il le mémorise, le reconnaît et l’évoque.

 

Après la réalisation de vidéos, je les ai réunis dans un dispositif au sein duquel je suis également présente. L’idée était de pouvoir confronter le corps et son image dans un espace performatif consistant à fabriquer à chaque instant leur relation. Munie de télécommandes, c’est ainsi moi qui, tel un chef d’orchestre, introduis ou interromps le son et les vidéos. Dissimulée par la pénombre, je me faufile, frôle le public qui déambule dans l’espace à loisir, porteuse du liant dramaturgique. Les personnes présentes sont ainsi mises en position de choix concernant ce qu’elles désirent regarder et de responsabilité quant à la façon de se déplacer, de s’organiser entre elles.